La Transhumance à la Sénégalaise


    A moins d’une semaine des élections législatives du 31 juillet 2022, la scène politique sénégalaise ne cesse de faire l’objet d’énormes surprises. Des mouvements politiques qui s’éclatent à l’image de Bunt Bi. Des « gauchistes » qui deviennent des « droitiers » à travers l’appelle du chef de file du mouvement Bés Dou Ñakk à soutenir le parti au pouvoir. Dans l’autre sens des partisans du pouvoir qui rallient l’opposition et qui appellent à voter pour cette dernière : le cas du désormais ex-président de PRETROSEN HOLDING. Mais l’adage dit qu’ « en politique, il ne faut jamais dire jamais ». De l’opposition au pouvoir, du pouvoir à l’opposition : nous sommes à la croisée des chemins. Que peut-on retenir de ces changements de camps. 
    Est-ce de la transhumance lorsqu’un acteur politique quitte le parti au pouvoir pour rallier l’opposition ? Ou c’est seulement le chemin inverse qui mériterait d’être qualifié ainsi ? Alors qu’entend-on par transhumance ? 
    Au milieu des années 70, cette pratique était un moyen de révolte contre l’arbitraire du Parti Socialiste et une action de refus de certains militants incarnant des valeurs telles que la liberté et le refus de l’arbitraire. Mais aujourd’hui, la transhumance apparaît comme le refuge d’hommes et de femmes qui font fi de toute éthique dans leur démarche politique. D’un REFUS, la transhumance devient un chemin vers le REFUGE. 
    Cependant, nombreux sont des analystes politiques qui brandissent la notion d’idéologie dans les partis politiques pour expliquer les cas de transhumance dans l’espace politique. Mais, ce qu’il y a lieu de souligner c’est qu’aujourd’hui l’ère des idéologies et des partis politiques est révolue. Nous sommes dans l’ère des organisations politiques regroupant des acteurs (pas militants) qui poursuivent des intérêts communs. Qui aurait cru qu’un jour (Bès du Ñakk), la porte (Buntu Bi) sera défoncée et certains y passeront pour rejoindre l’autre camp. 
    Cette contribution est loin d’être une plaidoirie pour une banalisation de la transhumance mais plutôt une simple interpellation sur une possible acception de cette notion dans l’espace politique sénégalais.
 
                                                                        Lamine Ba Diallo

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